Le bonheur est dans le pré

Publié le 05/05/2023
Nature et Patrimoine
Claire
Vaches d'Abondance, alpage de Balme

L'agropastoralisme dans la Vallée de Chamonix Mont-Blanc en 2023

Quelle joie de découvrir les vaches, ruminant paisiblement dans un alpage fleuri, de voir passer le berger avec son troupeau de moutons, d'entendre, au détour d'un chemin, le tintement des cloches ou de se laisser divertir par des cabris enjoués.

Le bonheur tient aux choses simples ... comme aller chercher son fromage et ses œufs à la ferme, son pain à la sortie du four, ses légumes auprès du maraicher ou son miel chez l'apiculteur. 

Grace à des hommes et des femmes passionnés, la vallée de Chamonix nous permet de partager ces moments de bonheur (espérons-le, pour longtemps encore). Nous souhaitons vous amener à la rencontre des paysans, à la découverte de leur métier et des produits du terroir.

Servoz

Tout d'abord, pour comprendre les enjeux d'aujourd'hui, il faut faire un petit retour en arrière ...

Les premiers écrits de la Vallée de Chamonix, datant de 1091, évoquent déjà les Alpes (nom qui désigne les sommets et les alpages). Pendant des siècles, bien avant l'arrivée du tourisme, les habitants vivaient de l'agropastoralisme. Chaque famille possédait une poignée de bêtes, entre une et cinq vaches, ou à défaut quelques chèvres, sans oublier le cochon!

Tout comme aujourd'hui, l'herbe était précieuse, hors de question d'en gaspiller ! Lorsque les vaches séjournaient en alpage l'été, on faisait du foin dans la vallée. En effet, il fallait et il faut énormément de fourrage pour nourrir le bétail durant les longs mois d'hiver, période pendant laquelle les animaux restent à "l'écurie".

Fenaison à Argentière
 Fenaison à Argentière

Dans le temps, le fromage que l'on vendait aux marchés représentait la principale source de revenu des paysans. Grâce aux alpages, ils pouvaient exploiter les terrains d'en bas pour le foin, les céréales et les jardins (potagers). A partir des années 1700, la pomme de terre prit une place importante dans le régime quotidien des montagnards. Selon les écrits, le miel de la vallée de Chamonix était également très convoité ! 

Quand on parle d'alpages, il s'agit des prairies d'altitude situées entre 1700 et 2000m d'altitude, soit plus de 2000 hectares dans la vallée de Chamonix, qui ont été défrichés à travers les siècles par des générations d'hommes et de femmes, pour une exploitation d'environ trois mois l'été. Les alpages et leurs bâtiments étaient détenus de façon communautaire, par ceux qui possédaient les vaches et qui participaient à l'entretien de la montagne. On les appelait les "consorts". A chaque village, son alpage! La capacité d'accueil de chaque "montagne à vache" dépendait de la surface d'herbage et était calculée en "fonds" : un fond était égal à une vache. Ces droits ancestraux ont été transmis dans les successions des familles et font partie de l'héritage local.

vache d'hérens à Balme

A partir du 20e siècle, le déclin de l'agriculture est amorcé. Dans les années 1950 à 1960, les dernières familles de paysans se séparent de leurs vaches. S'ensuit une période où les alpages et pâturages dans la vallée sont laissés en friche. La végétation reprend le dessus, les rhododendrons, vératres, myrtilliers, aulnes et épicéas recolonisent les terres qui avaient été défrichées à la sueur du front des générations précédentes! 

Et pourtant, l'agriculture joue en montagne un rôle primordial, contribuant au maintien des traditions et à l'attractivité du territoire. Les paysages bucoliques que nous aimons tant admirer, relèvent en partie de l'équilibre apporté par le pastoralisme!

Charousse
L'alpage de Charousse aux Houches

Vers la fin des années 1900, la prise de conscience générale de la nécessité de maintenir des activités agricoles en montagne a donné lieu à des aides et du soutien pour compenser les contraintes de ces territoires.
Quand on parle de contraintes, il s'agit d'un climat rude avec des hivers longs, des terrains accidentés, des parcelles morcelées et, depuis quelques années, la présence du loup ! Ajoutons à ceci le manque de terres agricoles exacerbé par la pression immobilière et l'on commence à se faire une idée...

Rendons hommage donc, à tous ceux qui contribuent à entretenir nos beaux paysages de montagne

Nos agriculteurs sont les piliers de l'entretien de l'environnement montagnard, et heureusement pour nous, il s'agit d'hommes et de femmes passionnés par leur métier, qui ne comptent pas leurs heures ... 

Il faut aussi saluer le travail des "consorts" (propriétaires communautaires des alpages) qui œuvrent pour redonner vie aux alpages. Réunis en associations pastorales, aidés par les instances départementales de l'agriculture, ils ont relevé les ruines des écuries et des "chavannes" (chalets d'alpages), refait des conduites d'eau et ont réhabilité ce pastoralisme ancestral qui s'était perdu. 

Grâce à toutes ces personnes, les alpages ont retrouvé la musique des sonnettes ainsi qu'une belle herbe tapissée de fleurs de montagne.

L'alpage de Charamillon
L'alpage de Charamillon

Nous allons désormais vous présenter quelques paysans passionnés avec qui nous avons eu le plaisir d'échanger. Aujourd'hui, il existe une vingtaine d'exploitations dans la vallée, mais notre but ici n'est pas d'en faire l'inventaire car ce serait malheureusement trop long. Nous vous invitons à découvrir en fin d'article tous les points de vente des produits de la terre et du terroir.

La Ferme de Montroc, entre Argentière et le Tour

Quand le fils du pays, Pierre Mugnier a pris sa retraite il y a quelques années, c'est Franck Pissard qui a pris la relève à la ferme de Montroc. Originaire de Cordon, Franck est installé dans la vallée depuis huit ans avec sa compagne Ivane, une jeune argenteraude. Son exploitation compte une trentaine de vaches laitières, une vingtaine de génisses de la race d'Abondance, deux belles Tarines et, pour la tradition, une noire d'Hérens. Pour ceux qui ne connaissent pas l'Hérens, cette reine du combat originaire de Suisse suscite la passion des éleveurs autour du Mont Blanc. 

La poya vers Balme

L'été, de la mi-juin à début septembre, Franck, Ivane, ainsi que leurs deux petits garçons déménagent avec le troupeau à l'Alpage de Balme. Ce grand alpage est le plus prisé de la vallée. L'herbe y est riche et les fleurs alpines sont abondantes. Même si les vaches produisent moins de lait l'été par rapport à la période d'hivernage, la richesse du lait d'alpage fait le renom du fromage. L'écurie compte une trentaine de places et chaque vache laitière connait la sienne. Les vaches ne rentrent à l'écurie que pour la traite qui a lieu matin et soir. Un local de fabrication du fromage et une cave d'affinage à la chavanne permettent la transformation sur place. On produit essentiellement de la tomme de montagne mais aussi un peu de raclette.

Les tommes de Montroc

Le saviez-vous ? Il faut 18 litres de lait pour une tomme de 1,5 kg !

Dans le temps, l'alpage de Balme avait une capacité d'accueil de 160 vaches (bien qu'elles fussent plus petites à l'époque) pour une superficie de 200 hectares. Actuellement on estime la superficie à 140 hectares car la colonisation par les rhododendrons et autre végétation a nettement réduit la surface de pâturage.
Toutefois, petit à petit, avec le nettoyage par les ruminants et l'épandage du lisier, on arrive à améliorer la qualité de l'herbage. 

La Chavanne de Balme

Quand les vaches laitières descendent de l'alpage en septembre, ce sont les génisses qui les remplacent jusqu'à l'arrivée de la première neige. Aux intersaisons (printemps et automne) le troupeau pâture les terres aux alentours de la ferme (Le Planet, Le Tour) et on constate depuis quelques années que les prés ont retrouvé leur splendeur d'antan. 

L'ensemble de la production laitière (105 000 litres par an) est transformé en fromage. La vente locale, que ce soit à la ferme ou auprès des commerces de la vallée, permet à Franck et Ivane de vendre leurs produits à un prix juste.

Ferme Montroc

Franck reconnait avoir la chance de vivre de sa passion. Les couloirs d'avalanche ont préservé le haut de la vallée de l'urbanisation et lui permettent d'exploiter de beaux terrains et de faire suffisamment de foin pour nourrir ses bêtes. En effet, l'hiver est long à Montroc (1370m) et pendant cette période le troupeau reste bien au chaud à l'écurie. 

Franck Pissard, la ferme de Montroc

Seule ombre au tableau ... le retour du loup. Pour plus de sécurité en alpage, Franck est obligé d'aménager des parcs clôturés pour le troupeau, une contrainte qui s'ajoute encore à sa charge de travail et n'écarte pas non plus tout risque d'attaque.

Vente à la ferme de Montroc à Argentière toute l’année, le mardi, vendredi et samedi de 17h30 à 19h30. Vente à l'alpage de Balme en juillet et août.


La Ferme de Vallorcine

Installés à la Ferme de Vallorcine depuis deux ans, Victorien Crepel et Mélissa Banon sont heureux de leur nouvelle vie dans cette commune haut perchée. Ce jeune couple, originaire des Aravis, a préalablement connu des années de salariat dans le monde agricole et quelques saisons en alpage avant de sauter le pas en 2021. 

Mélissa Banon, Le Ferme des Trois Ours

"La ferme de Vallorcine, c'est un pari insensé pour beaucoup : une ferme avec peu de vaches, seulement 20 laitières certifiées en agriculture biologique. À l'époque du toujours plus gros, toujours plus grand, nous décidons de croire aux anciens systèmes de montagne : petite structure raisonnable et raisonnée, qui se veut respectueuse de l'environnement et des animaux."

Victorien et les Brunes des Alpes

Pour leur exploitation, ils choisissent "La Brune des Alpes". En effet, Victorien a fait la connaissance de cette vache Suisse lors d'un séjour dans le pays helvétique et a été séduit par le caractère facile et par la rusticité de la race. Comble du bonheur, elle produit un lait riche qui est très "fromageable" ! 

A la ferme de Vallorcine, l'ensemble de la production laitière est transformé sur place. On y retrouve de la tomme, de la raclette, un fromage de type gruyère, des yaourts, des faisselles et fromages blancs, et un petit nouveau dans la vallée : le Vallorcin. C'est un fromage à pâte molle, de même type qu'un reblochon, qui ravira les connaisseurs.

La ferme des trois ours

Mélissa et Victorien ont également fait le choix du label Agriculture Biologique. Les vaches pâturent les terres vallorcines du printemps à l'automne, et pour tenir compte de leur bien-être, elles sortent même par beau temps l’hiver. Promeneurs et fondeurs sont parfois surpris de partager la neige avec ces brunes paisibles!

Vente à la ferme du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 16h30 à 19h / samedi uniquement l'après-midi et dimanche uniquement le matin. Retrouvez la Ferme de Vallorcine sur le marché de Chamonix le samedi matin également.

La Ferme d'Orthaz à Chamonix

Ceux qui ont l'habitude de se promener vers les Sources de l'Arveyron connaissent sans doute la Ferme d'Orthaz. C'est ici que Vincent et Tiffen Fournier élèvent des moutons et des chèvres.

La ferme d'orthaz

La ferme existe depuis 1976 (d'abord exploitée par Christian Fournier, avant que son fils prenne la relève). Vincent est installé en GAEC depuis 2001, et Tiffen s'est associée avec lui il y a quelques années. Ils élèvent environ 800 moutons et une cinquantaine de chèvres. Début mai, c'est la fête ! En effet, les bêtes retrouvent le grand air après une longue période d'hivernage. Pendant environ six semaines elles vont pâturer les couloirs d'avalanche en bas de vallée (les pentes des Moussoux et des Pélerins), avant de rejoindre les pentes du Tour (sous les alpages de Charamillon et de Balme). 

Au Tour
Sur les pentes du Tour

Chaque année, le troisième vendredi du mois de juillet a lieu la Fête de la Transhumance. A cette occasion, le troupeau descend du Tour pour passer une journée à Argentière dans une ambiance festive : animations, stands d'artisanat, buvette et vente de produits locaux sont au programme.
Ensuite le troupeau repart pour rejoindre l'alpage de la Flégère, en passant par le lieu-dit "La Chauffriaz".
En compagnie de Vincent, Tiffen et d'une quinzaine de chiens de protection, le troupeau reste environ deux mois à la Flégère, avant de retrouver les pentes du Tour pour la fin de saison d'estive. Le retour en bas de vallée se fait aux alentours du 20 octobre et à la bergerie d'Orthaz vers le 15 novembre, en fonction de la météo.

Pour prévenir les attaques de loup, le troupeau est toujours accompagné de patous. En alpage, les gardiens dorment à leurs côtés, soit en cabane au Tour, ou en tente à la Flégère ! Grâce à ces précautions, ils n'ont jamais subi d'attaques de loups jusqu'à présent.

Les naissances ont lieu en décembre quand le troupeau est bien au chaud à la bergerie. Ceci évite d'avoir des agneaux et cabris tout petits et trop vulnérables lors de l'inalpe.

La Ferme des Trois Terres aux Chavants, les Houches

Jérôme Garcin élève des vaches depuis l'an 2000. Sa passion, c’est les Reines, ces belles vaches d’Hérens. Il a construit une « écurie » (c’est comme ça qu’on appelle les étables ici !) aux Chavants en 2009, où sont logées une trentaine de vaches et génisses. Jérôme produit des veaux de lait. Il entretient une trentaine d'hectares sur la commune des Houches.

Jérôme Garcin

L'été, Jérôme monte son troupeau à l'alpage de Charamillon (Le Tour) avec les vaches de René Ravanel d'Argentière et celles de Pierre Choupin des Houches. Quel beau spectacle en début d'été lorsque les vaches retrouvent la liberté de l'alpage. Les belles noires sont heureuses de sauter, courir et bien sûr … leur priorité : se battre ! 

"On ne les force pas, c’est dans leur tête, sacré caractère ! Elles veulent toutes être la chef, mais non, il n’y aura qu’une reine à l'alpage !"

combat des reines au Tours
Le traditionnel Combat des Reines dans la Vallée de Chamonix

Dans le temps, l'Alpage de Charamillon pouvait accueillir 90 vaches laitières, et comme toutes venaient de petites écuries, il fallait établir une hiérarchie en alpage. Les bagarres en début de saison étaient nombreuses et les propriétaires assistaient avec enthousiasme aux performances de leurs vaillantes noires. 

Depuis 2020, Jérôme, Claire et leurs enfants ont tout de même diversifié leur exploitation. Ils ont eu un coup de cœur pour la chèvrerie des Trolles à Passy et ont pu reprendre l'activité. Ils y élèvent 80 chèvres chamoisées alpines et fabriquent du fromage.

Marceau Garcin
 Marceau, le fils Garcin, à la chèvrerie

Jérôme presse également pommes et poires des vieux vergers des Houches pour proposer de merveilleux jus locaux. Il plante chaque année des arbres fruitiers pour recréer des vergers haute tige de variétés locales et anciennes. Depuis 2020, il cultive également des pommes de terre.

Claire, directrice du Parc Animalier de Merlet, exploite aussi des parcelles de forêt sous le parc à 1500m d'altitude. Elle réalise un rêve en y élevant en plein air des cochons laineux. 

Cochons laineux
Les cochons laineux de Claire

Réservez votre caissette de viande de veau de février à avril et de viande de vache en automne. Suivant les saisons, vente de fromages de chèvre et de vache ainsi que saucissons et terrines. Réservez directement au 06 86 89 28 80. Plus d'infos sur les produits de la ferme sur Les Trois Terres

La ferme de Tom Scott, les Houches

Originaire du Perthshire en Ecosse, Tom a grandi dans une petite ferme entouré de bovins, de moutons, de chèvres et de volailles. Trish, sa femme, vient d’une ferme beaucoup plus grande en Australie qui élevait des bovins et des moutons.

Tom est arrivé dans la vallée en 2003 et il s'est tout de suite intéressé aux différentes formes d’agriculture possibles dans les Alpes. De plus en plus, il ressentait le besoin d’avoir à nouveau des animaux à ses côtés. 
Avec Trish, ils ont commencé par acheter sept brebis de la race Thônes et Marthod ; aujourd’hui ils en ont 200, ainsi que quelques chèvres, des ruches, et une belle basse-cour. Depuis 2021, Tom est devenu berger à plein-temps.

Tom Scott

L'hiver son troupeau est partagé entre sa bergerie à Bellevarde, aux Houches  et une autre bergerie au Bois. Au-dessus de sa ferme se trouve le petit alpage de Grand Bois où une partie de son troupeau pâture au printemps et à l'automne. Tom pratique également l'éco-pâturage sur la commune de Chamonix. 

De la mi-juin au mois de septembre, son troupeau (agrandi à environ 350 bêtes par les naissances) séjourne à l'alpage de la Pendant, au-dessus d'Argentière. Tom y reste avec ses bêtes pendant toute la période d'estive, accompagné par ses six chiens de protection : des Bergers d'Anatolie (Turquie), des Serra da Estrela et Transmontano (Portugal). 

Autrefois cet alpage accueillait une soixantaine de vaches, mais il a été laissé à l'abandon dès les années 1960. L'herbage était en si mauvais état qu'il a fallu de très nombreuses années de tonte naturelle par chèvres et brebis avant de retrouver un beau pâturage. Il faut donc saluer le travail des transhumants et des consorts. La chavanne, reconstruite en 2006/2007, offre un bon toit au berger.

La transhumance en 2012
La transhumance d'Argentière à la Pendant en 2012 avec le berger Jean-Luc Pitra et ses 1200 bêtes

Comme beaucoup d'autres agriculteurs de la vallée, Tom ne peut pas agrandir son troupeau faute de place pour l'hivernage. Il est aussi contraint d'acheter son foin. Son projet de développer la filière fromage de brebis est en attente depuis quelques années, mais il garde espoir !

En novembre, réservez votre caisse d'agneau élevé aux Houches (environ 15 kg) chez Tom Scott, en l'appelant directement au 06 10 61 93 63.

La bergerie de l'Alpage de Blaitière 

Niché sur le versant nord de la vallée de Chamonix, l’alpage de Blaitière, situé à 1708m d’altitude, accueille depuis l'été 2021 un nouveau couple de bergers et son troupeau de moutons. Il y a quelques années, Carine et Thomas Gardiennet, originaires du Doubs, ont pris la décision de changer de vie pour devenir alpagistes. Carine était infirmière en réanimation et Thomas chef de projet, mais leur passion pour la montagne et l’agropastoralisme a pris le dessus. 

A l'alpage de Blaitière

Chaque été, de juin à septembre, ils s'installent avec leur soixantaine de brebis Thônes et Marthod et Lacaune sur les hauteurs de Chamonix.

Grâce aux Consorts de la Montagne de Blaitière, l'alpage a bénéficié en 2021 d'une grande et belle bergerie totalement rénovée pour doubler l'espace dédié aux animaux, avec une salle de traite et un local fermé pour la nuit afin de protéger les bêtes face à la présence grandissante du loup dans la vallée. En journée, les moutons sont toujours accompagnés par les bergers, et pâturent en montant vers Blaitière-Dessus à 1900m.

L'alpage de Blaitière
L'alpage de Blaitière

Dans un souci de respect de l'environnement, l'alpage n'est pas accessible aux véhicules, mais un monte-charge, installé en 2013, est bien utile ! 
 
Les brebis sont traites deux fois par jour et le fromage est fabriqué sur place. Les bergers vendent leur production à la bergerie et proposent des dégustations de fromage et assiettes gourmandes aux randonneurs. Impliquée dans une association de valorisation de la laine, Carine tond ses brebis, traite la laine et fabrique des accessoires. Cet été des ateliers de feutrage de la laine seront proposés sur place (une date à venir en juillet et une date en août).

L’alpage de Blaitière est accessible en deux heures de marche depuis le centre de Chamonix, mais c’est également une étape possible en redescendant du Plan de l’Aiguille.

Organisé par la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, l'emmontagnée vers Blaitière aura lieu le samedi 10 juin 2023. Pour participer, inscription à l'office de tourisme de Chamonix :  tél. 0450530024

La ferme de Marc Ouvrier-Buffet, Servoz

Marc a grandi entouré de bêtes à la maison : poules, lapins, brebis, chèvres, vaches. Ses parents ont su lui transmettre leur passion de la ferme « à l’ancienne ».
A sept ans il reçoit en cadeau un agneau Thônes et Marthod, et à 10 ans, son premier veau, offert par Rémi Deschamps. Des anciens, il a appris une agriculture paysanne, proche et respectueuse de l’animal et de la nature.

Avec sa compagne Anne, qui auparavant était bergère transhumante, ils ont développé l’exploitation afin de la rendre viable. Ils possèdent 200 brebis allaitantes et élèvent des agneaux d'alpage. Le troupeau estive sur l'alpage de Platé, gardé par Anne et quatre chiens de protection. A la ferme de Servoz ils ont une douzaine de vaches d'Hérens et élèvent des veaux de lait.

"Ce que nous défendons n’est pas seulement une agriculture viable pour le monde paysan dans la vallée, c’est aussi un patrimoine naturel et culturel précieux qu’il faut rapidement préserver si nous voulons pouvoir le transmettre aux générations futures."


Marc propose des caissettes d'agneaux de race Thônes et Marthod de septembre à novembre et du veau de lait de décembre à avril. A réserver au 06 60 05 36 34.

Quelques autres suggestions pour acheter chez les producteurs ou sur les marchés du pays :

Fromagerie des Croets
Géraldine vous accueille à la Fromagerie des Croets Mastins

Eddie et Géraldine Battendier "La Fromagerie des Croets Mastins", allée des Diligences aux Chavants, Les Houches
Vente de produits fermiers au lait de brebis et élevage d'agneaux d'alpage à Chailloux. Magasin ouvert du lundi au samedi de 16h30 à 18h30.

Gerard Berrux, paysan boulanger "Le pain de Chibon", 427 route du Pont, Les Houches
Retrouvez le pain au levain naturel de Gérard tous les mercredis après-midi sur sa ferme, lors du marché paysan de 15h à 19h, ou sur le marché de Servoz le vendredi soir et sur le parking de Carrefour Market le mardi de 15h à 19h.

Noé Tollin, "Safran du Mont-Blanc", Les Houches
Petite exploitation agricole qui cultive le safran entièrement à la main, et qui valorise sa production en confectionnant divers produits aromatisés : confitures maison, miels, moutardes, vinaigres ...
Vente directe au marché de Chamonix tous les samedis de 7h30 à 13h30.

David Vallas, maraicher à Vallorcine "Les Petits Fruits Rouges Bio"
Conduite en Bio, la récolte évoluant au cours de la saison est vendue en direct, soit au naturel, soit sous forme de confitures, sirops, coulis, pâtes de fruits, voire caramels … 
À la ferme, sur rendez-vous téléphonique. Tél : 06 83 97 94 52

Patrick Ancey, éleveur de vaches, de cochons et de chèvres à Vallorcine 
Vente de fromage et viande à la ferme : 06 34 21 33 32

Hélène Jallot, artisan boulanger "L'Eco Pain D'Abord", Vallorcine
Fournées les mardis et vendredis ! Réservez la veille au 06 89 65 53 65 (avant 20h) pour aller chercher vos pains au fournil, 254 route de l'église, ou devant le super U d'Argentière les samedis de 9h à 12h30.

 

Visites à la Ferme avec Mont Blanc Fermes Péda

Depuis 2023, une nouvelle offre touristique proposée par l’association Mont Blanc Fermes péda, cherche à recréer du lien entre le grand public et le monde agricole de la vallée de Chamonix. 

L’association se donne la mission de réaliser un service de pédagogie externalisé en proposant à chacun de nos agriculteurs une offre d’accueil adaptée à ses besoins. Dans le but de proposer une nouvelle offre touristique souvent demandée, un service aux locaux qui peuvent venir en famille à la ferme et une nouvelle valorisation des agriculteurs, l’association cherche des solutions pour s’adapter au quotidien de chacun de nos exploitants ! 

L’association Mont Blanc Fermes péda, fait déguster à chaque visiteur, des maternelles aux retraités des produits locaux, tout en ayant un moment privilégié au contact des animaux de la ferme et un atelier pédagogique.

Association Mont Blanc Fermes Péda
Daphné Iatropoulos 
06.26.18.39.86  mail: daphne.fermepeda@gmail.com

 


Un berger dans mon école

 

 

Tiffen de la Ferme d'Orthaz et Ivane de la Ferme de Montroc participent à cette formidable opération de sensibilisation des enfants au monde de l’alpage et de l’agriculture de montagne.

Destinée aux enfants des communes urbaines et rurales, de la première année de maternelle jusqu’au CM2, le programme annuel est composé de moments forts :

  • la visite du berger dans certaines écoles de la vallée (Tiffen y amène un agneau, Ivane apporte du lait de la ferme)
  • le travail en classe avec l’enseignant et avec l’aide d'outils pédagogiques 
  • une sortie en alpage à la rencontre du berger (au mois de juin) et pour les plus petits, une visite de la ferme.

En savoir plus


Chiens de protection et randonneurs

Chiens de protection

Le retour des loups dans la vallée de Chamonix depuis 2020 a eu un impact significatif sur la vie des agriculteurs locaux. L'utilisation de chiens de protection s'est avérée essentielle pour aider à dissuader les loups et à réduire les risques d'attaques, en particulier contre les ovins

Ces chiens, souvent des races spécialement élevées pour protéger le bétail, sont formés pour surveiller et défendre les troupeaux contre les prédateurs potentiels. Leur présence dissuasive et leur capacité à alerter les agriculteurs en cas de danger ont contribué à atténuer les conflits entre les loups et les éleveurs.

Ces chiens sont spécifiquement formés pour reconnaître la différence entre une menace réelle pour le troupeau (comme un prédateur) et une personne inoffensive.

Visualiser cette vidéo pour comprendre comment se comporter face aux chiens de protection des troupeaux.


Et pour la petite histoire ...

Mulet Argentière

Dans le temps, beaucoup de familles possédaient un mulet pour le travail de somme. Avec le développement du tourisme,  les mulets ont adopté une double activité, tout comme leurs maîtres ! Les touristes chevauchaient ces bêtes robustes à la belle saison pour rejoindre le Montenvers et le Brévent.

planpraz

La Revue des Mulets (le contrôle technique d'alors !) était un grand moment dans le calendrier chamoniard ! En effet, lors de cette foire au mois de mai, entre 250 et 300 bêtes subissaient une visite vétérinaire pour attester de leur bonne santé et surtout de leurs manières impeccables !

Les trains à crémaillère et les remontées mécaniques ont mis fin à cette activité, mais on peut encore apercevoir les "mulets" électriques dans le centre ville de Chamonix !

 


 

Remerciements :

Christian Ducroz, Joëlle Paccalet et tous les agriculteurs qui ont pris le temps de répondre à nos nombreuses questions.

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